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ROUTE DE LA JARRE

En 1947, j’avais 7 ans quand je débarque à Pointe-à-Pitre avec le “Colombie” après un mois de traversée de l’Atlantique. Après avoir quitté la France métropolitaine dans une ambiance d’après guerre plutôt sinistre, Le Havre rasé par les bombes, la faim avec les tickets de rationnement. Paris libéré et se remettant à vivre.

 

L’arrivée en Guadeloupe le bonheur, mes cousins, le soleil, la nature et la mer. Je découvre la terre de mes ancêtres et des souvenirs s’imposent à moi. (j’ai aujourd’hui dépassé les soixante dix ans). Ma famille guadeloupéenne, mon arrière-grand-mère, caribéenne, petite vieille droite comme un I, orgueilleuse et fière les cheveux jusqu’aux hanches, ayant connu la domination des maîtres début 1900.

 

À Caféière en 1947, pas de route, on allait chercher les ignames par la ravine avec mes cousins juchés sur des ânes. À Ziotte (Deshaies), dans la maison de mes cousins, une petite case et à côté une grosse poterie, ma vocation de céramiste commence à cet endroit. Ces poteries fabriquées en France à Biot ou Aubagne (jarres), servant de saloir pour les bateaux négriers, étrangement cet objet qui recueillait l’eau de pluie était le seul objet luxueux de mon cousin pêcheur.

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